L’Autorité Nationale des Elections (ANE) en Centrafrique a dévoilé, au cours d’une conférence de presse tenue mercredi19 juin à Bangui, le calendrier électoral du double scrutin présidentiel et législatif qui prévoit le premier tour de la présidentielle à la date du 27 décembre 2020, et celle du 14 février 2021 pour le second tour.
Le rapporteur de l’ANE, Julius Rufin Ngouade-Baba, a toutefois souligné un défi de taille qui reste encore à relever, notamment le financement nécessaire pour l’enrôlement des électeurs et l’acquisition des matériels électoraux. Il a fait savoir que le compte de l’ANE, logé à la Banque des Etats de l’Afrique centrale (BEAC), n’est pas approvisionné par le gouvernement, en dépit du financement annuel de 500 millions de FCFA prévu dans le budget de l’Etat. Rien n’aurait été versé depuis 2017.
« Le compte séquestre dont la mise en place est prévue par la loi électorale pour financer les opérations électorales n’est pas fonctionnel », a-t-il indiqué. L’Union Européenne se serait engagée à supporter une partie du budget pour l’organisation des élections qui s’élève à 24 milliards de FCFA.
L’ANE a ainsi évoqué un possible glissement du calendrier électoral au cas où toutes les étapes de l’organisation de l’élection ne sont pas exécutées à temps.
L’Observatoire National des Elections, une organisation de la société civile, craignant des modifications dans le calendrier, a appelé les partenaires internationaux de la Centrafrique et la communauté internationale à se mobiliser pour la réussite de ce double scrutin.
L’enregistrement des électeurs devrait débuter en janvier 2020. A ce niveau, certains observateurs locaux s’interrogent sur les modalités de cette opération dans un pays qui est encore sous contrôle des groupes armés à plus de 80%.
La présence de quelques leaders de mouvements armés au sein de la nouvelle équipe gouvernementale (conformément au dernier accord de paix signé entre les autorités et 14 groupes armés) n’aurait pas encore apporté, selon eux, des changements palpables sur le terrain.
D’après certaines sources, le président Faustin Archange TOUADERA se représentera probablement pour un second mandat de 5 ans, ce à quoi s’opposerait catégorique son épouse.