Le Sénat du Brésil s’est opposé mardi au décret présidentiel portant sur la libéralisation de la vente d’armes pris en mai par Jair Bolsonaro. Il s’agit d’une de ses principales promesses électorales.
A 47 voix contre 28, le Sénat a approuvé la requête d’une de ses commissions, qui plaide pour la suspension de ce décret. A présent, il revient à l’Assemblée nationale de dire le dernier mot.
Le président brésilien avait d’abord fait pression sur les sénateurs en leur priant de « ne pas laisser mourir » son décret. A l’occasion d’une cérémonie officielle, il avait soutenu sa politique consistant à faciliter le port d’armes pour combattre la violence.
Toutefois, bon nombre de parlementaires et experts avaient décrié ce décret, jugeant qu’il allait plutôt contribuer à une augmentation de la violence, qui a généré 65 602 assassinats en 2017, d’après les statistiques officielles. Cela équivaut à 31,6 homicides pour 100 000 habitants, soit le triple du seuil considéré par les Nations Unies comme de la violence endémique.
En vertu de ce décret, les personnalités politiques, les agriculteurs, les chauffeurs routiers, les chasseurs et les pratiquants du tir sportif étaient autorisés à se munir d’une arme dans la vie publique. Le même texte portait de 50 à 5 000 le nombre de munitions qu’un propriétaire d’armes pouvait acheter par an, selon son calibre.