La justice tanzanienne a condamné mercredi à la mort par pendaison trois musulmans reconnus coupables des assassinats « à motivation religieuse » en 2015 de quatre chrétiens retrouvés décapités, a annoncé une source judiciaire.
Les trois hommes ont été condamnés pour les assassinats le 11 novembre 2015 de quatre chrétiens dont les corps avaient été retrouvés décapités dans le secteur de Katoma, dans le district de Bukoba.
S’appuyant sur un enregistrement vidéo dans lequel « les trois hommes reconnaissent devant la police et les autorités locales que leur crime était motivé par leurs convictions religieuses », le juge Lameck Mlacha de la Haute Cour de Bukoba (nord-ouest) « les a reconnus coupables d’assassinats », a indiqué une source au sein du greffe, souhaitant conserver l’anonymat.
Les condamnés purgeaient déjà des peines de prison à vie pour leur implication, également en 2015, dans des incendies de plus d’une dizaine d’églises dans la même région, a souligné le procureur Hashim Ngole, cité par la presse tanzanienne.
En 2015, la région de Bukoba avait été le théâtre d’une vague d’incendie d’églises et de décapitations. Le procureur a précisé que 13 autres affaires liées à ces événements sont en cours devant la justice.
Les condamnés ont décidé d’interjeter appel, a annoncé leur avocat principal, Mathias Rweyemamu, cité par la presse tanzanienne, soutenant que ses clients « ont été torturés » en détention et que l’enregistrement vidéo de leurs aveux « a été fabriqué de toutes pièces ».
Depuis quelques années, des militants islamistes présumés, qui prêchent l’application pure et dure du Coran, sèment la terreur, principalement dans le Cabo Delgado, province du nord du Mozambique riche en ressources gazières et à majorité musulmane.
Si la peine de mort est bien prévue par le code pénal tanzanien, elle n’est dans la pratique plus exécutée depuis 1994.
Quelque 500 condamnés à morts se trouvent actuellement dans les prisons tanzaniennes, où leurs peines ont été de facto commuées en prison à vie. En 2017, le président tanzanien John Magufuli avait indiqué qu’il ne signerait pas d’ordonnance d’exécution.