Plus que jamais favori pour succéder à Theresa May, Boris Johnson affrontera l’actuel ministre des Affaires étrangères Jeremy Hunt devant les adhérents du parti conservateur pour devenir Premier ministre.
Hier jeudi, une majorité des 313 députés conservateurs ont choisi par 160 voix Boris Johnson comme leur candidat préféré pour devenir Premier ministre. Son successeur au ministère des Affaires étrangères après sa démission en juillet 2018, Jeremy Hunt, est arrivé second au vote avec 77 voix. Les derniers à rester en lice parmi les onze sur la ligne de départ, à savoir le ministre de l’Environnement Michael Gove et celui de l’Intérieur Sajid Javid, ont été éliminés.
C’est d’ici à un mois, le 22 juillet prochain, que les quelque 160 000 adhérents du Parti conservateur vont maintenant voter par correspondance pour départager les deux finalistes. Mais sauf tremblement de terre, le vainqueur du scrutin à venir semble tout désigné.
Boris Johnson est le grand chouchou des militants. Avec le soutien de seulement un poignée des députés il y a encore quelques mois, il a réussi à convaincre la majorité du groupe tory qu’il était l’homme de la situation, en dépit de sa réputation controversée, leur promettant de quitter l’Union européenne le 31 octobre prochain, quoi qu’il arrive, avec ou sans accord. Dans le même temps, il a réussi à persuader les modérés du parti, y compris certains partisans d’un nouveau référendum, de sa capacité à faire preuve de souplesse dans ce processus.
En face de lui, Jeremy Hunt se présente comme une alternative modérée. Qualifié de « Theresa May en pantalons », il avait, comme l’actuelle Première ministre, voté contre la sortie de l’Union européenne, avant de s’y rallier. Il avait qualifié une sortie sans accord (« no deal ») de « suicide politique », se disant malgré tout prêt à s’y résigner « le cœur gros ». Tous ces éléments font douter les militants conservateurs de sa conviction.