Le gouvernement algérien a décidé de renoncer au recours à la planche à billets, un mode de financement qu’il avait adopté depuis quelques années en vue de financer l’économie nationale qui faisait face à une insuffisance de liquidités bancaires, a rapporté ce dimanche 23 juin l’agence de presse officielle.
« L’ère du financement non conventionnel est révolue », selon le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, Hassane Rabhi, qui s’était exprimé la semaine passée en marge du lancement d’un programme de formation sur l’environnement au profit des journalistes.
Rabhi a assuré que le gouvernement avait pris des mesures devant permettre au pays d’éviter les risques qui pourraient porter préjudice à l’économie nationale, sans donner d’autres détails. Il a ensuite souligné que « la préservation du pays, de l’économie et ses institutions nationales est la responsabilité de tout un chacun ».
Certains observateurs locaux n’approuvent pas la décision des autorités compte tenu de la situation économique difficile que traverse le pays.
En effet, le 3 juin dernier, la Banque d’Algérie a annoncé que les réserves de change du pays s’étaient établies à 79,88 milliards de dollars fin 2018 contre 97,33 milliards de dollars fin 2017, soit une baisse de 17,45 milliards de dollars en une année. Ces réserves étaient à 194 milliards de dollars en 2013 et à 178 milliards en 2014. Ce déclin s’expliquerait par la chute des cours du pétrole.
Avec ce rythme de baisse annuelle des réserves, ces observateurs craignent, en abandonnant la planche à billets, un risque d’endettement extérieur. Mais, le porte-parole du gouvernement a estimé d’emblée que « l’Algérie dispose de réserves de changes lui permettant d’éviter ce scénario ».