Empêché par les forces de l’ordre de quitter son domicile depuis début mai, l’ex-président du Bénin, Boni Yayi, a finalement pu quitter le pays le week-end dernier, pour des raisons de santé.
La santé de l’ex-dirigeant béninois se serait «considérablement dégradée», selon le porte-parole des Forces Cauris pour un Bénin émergent (FCBE), Nourénou Atchadé, qui a confirmé samedi le départ de M. Yayi, sans annoncer de destination.
Mais il confirmera le lendemain que Boni Yayi est arrivé dans la capitale du Togo voisin, Lomé, pour une «escale», ajoutant qu’«on ne peut pas dire pour l’instant dans quel pays il ira suivre les soins».
Ce départ intervient après des semaines de fortes tensions entre le président Talon et son prédécesseur et après des violences, notamment à Tchaourou, ville d’origine de Boni Yayi, et à Savè. «Ce sont en partie les soulèvements de Tchaourou et Savè qui ont décidé le président Patrice Talon à lever le blocage» au domicile de Boni Yayi, a d’ailleurs affirmé Nourénou Atchadé.
Il s’agit de «la fin d’un traitement humiliant infligé pendant plus de cinquante jours à l’ancien président Boni Yayi», a commenté dimanche l’ancien chef de l’Etat Nicéphore Soglo (1991-1996). Il formait, avec Boni Yayi, le cheval de proue contre la tenue des dernières élections législatives dont l’opposition a été écartée.
«La lutte n’a pas été vaine», a ajouté M. Soglo, affirmant que plusieurs dirigeants africains, dont le Rwandais Paul Kagame et le Nigérian Muhammadu Buhari, ont pesé pour obtenir «la libération du domicile de Boni Yayi».