Le président tchadien, Idriss Deby a interpellé ses compatriotes sur le fléau de la corruption qui mine de plus en plus le pays, appelant les fonctionnaires, commerçants, hommes d’affaires, à arrêter la corruption.
«Vous avez déjà trop volé », a-t-il martelé à l’adresse de cette catégorie de ses compatriotes, à l’occasion de la célébration du 24ème anniversaire de l’accession de son parti au pouvoir à Ndjamena, un événement présenté par le gouvernement, comme une fête de la liberté et de la démocratie.
L’interpellation du président tchadien en dit long sur la pénétration du fléau dans le quotidien des Tchadiens et à tous les niveaux de la société tchadienne.
Rétention des dossiers, versement d’un pourcentage sur les services, négociations des marchés sont entre autres des faits qui sont devenus courants dans le pays et qui enrichissent certains au détriment des autres.
Mais le discours du président n’était pas que tinté de messages d’appel à la raison. Il a aussi fait allusion aux mesures devant être entreprises pour combattre ce mal. Cela n’a pas tardé puisque la presse locale rapporte que plusieurs préfets seraient relevés, remplacés ou affectés.
Des changements sont également attendus au sein du gouvernement accusé de laxiste devant certains maux dont se plaignent les citoyens tels la flambée des prix, la pénurie et le détournement de carburant, le délestage d’électricité.
L’opposition n’a pas pris part aux festivités du parti au pouvoir, le Mouvement patriotique du salut (MPS), qu’elles considèrent internes au parti présidentiel. «Nous, ça fait vingt ans qu’on a dit à nos militants que ce n’est pas leur fête, c’est la fête de la victoire du MPS», a précisé Saleh Kebzabo, le chef de file de l’opposition qui continue à clamer que « le 1er décembre n’a rien d’une fête nationale » car elle disparaitra, selon lui, avec le changement du régime au pouvoir.