Les Nations unies ont promis mercredi leur soutien à l’exécution d’un mandat d’arrêt émis par la justice militaire de la République démocratique du Congo (RDC), contre le chef de guerre, Guidon Shimiray Mwissa, accusé d’atteintes aux droits de l’Homme et de violences sexuelles dans l’est de la RDC.
L’auditorat militaire a lancé le 7 juin un mandat d’arrêt international contre Guidon Shimiray Mwissa pour «participation à un mouvement insurrectionnel, crime de guerre par recrutement d’enfants, et crime contre l’humanité par viol».
«Nous allons accompagner la justice militaire congolaise pour pouvoir exécuter ce mandat », a précisé la porte-parole de la Monusco Florence Marchal lors de son point-presse hebdomadaire.
« Depuis le début de l’année, près de 300 allégations de violences sexuelles liées au conflit ont été rapportés dans le territoire de Masisi (un des territoires du Nord-Kivu). Le bureau conjoint des droits de l’Homme a vérifié 111 cas entre janvier et avril dernier, dont la moitié sont imputables au NDC-R », a ajouté la porte-parole.
Déjà sous sanctions de l’ONU, des Etats-Unis et de la France qui ont gelé ses avoirs en 2018, le chef de guerre congolais est à la tête depuis 2015 d’une coalition de groupes armés dans la province du Nord-Kivu. Ce groupe baptisé NDC-R mène des offensives contre divers groupes armés hutus.
Le chef de guerre Mwissa est aussi accusé de se «substituer aux autorités locales» et de se livrer avec ses hommes «à des exactions graves sur les populations civiles », d’après le mandat d’arrêt.
La Monusco a qualifié le mandat d’arrêt de «développement positif pour la sécurisation de la province et la lutte contre l’impunité».
Par ailleurs, la Cour pénale internationale (CPI) rendra le 8 juillet son jugement dans le procès de l’ancien chef de guerre congolais, Bosco Ntaganda, détenu à la prison de La Haye depuis 2013 pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité.
Surnommé « Terminator », Bosco Ntaganda est accusé d’avoir recruté des enfants soldats et d’avoir commandité des meurtres, pillages et viols commis par ses troupes en 2002 et 2003 en Ituri, dans le nord-est de la République démocratique du Congo (RDC).