Le tribunal national kényan de l’Environnement a ordonné mercredi la suspension du projet controversé de construction d’une centrale de production électrique à charbon sur l’archipel de Lamu, au Kenya, un site paradisiaque inscrit par l’Unesco au patrimoine mondial.
Selon cette juridiction qui annule une précédente décision justice, l‘étude d’impact sur l’environnement de cette centrale qui sera implanté sur l’archipel de Lamu au Kenya, un site inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco, doit être refaite. Il a également estimé que les consultations publiques, notamment auprès des communautés locales, n’avaient pas été menées adéquatement.
Cette décision de la justice kényane a été fortement applaudie par les activistes opposés à l’exploitation des énergies fossiles.
Pour Mohamed Athman, de l’organisation « Save Lamu », la survie des communautés de cet archipel classé au patrimoine mondial de l’UNESCO est en jeu. « Elle nous ferait perdre l’écosystème et les microorganismes marins, notre industrie de la pêche et même nos vies, assure-t-il.
Amu Power, une joint-venture entre une entreprise kényane et la société omanaise Gulf Energy, dispose de 30 jours faire appel.
En amont du jugement, le ministre de l’Energie Charles Keter avait assuré qu’«il y a de l’énergie au charbon propre de nos jours, c’est comme l’énergie nucléaire, la technologie a été améliorée », et noté que certains pays occidentaux incluent le charbon dans leur mix énergétique.
Le gouvernement kényan assure que la construction de cette centrale d’une capacité de 981 mégawatts, qui doit brûler du charbon importé d’Afrique du Sud, est nécessaire à la croissance économique de cette partie du pays, et met en avant l’utilisation de telles centrales dans des pays très développés.
Mais les détracteurs du projet dénoncent une décision à contre-courant des efforts mondiaux en faveur des énergies renouvelables. D’autant que le Kenya fait figure de leader dans ce domaine, ses besoins électriques étant majoritairement fournis par l’hydroélectrique, la géothermie et l’éolien.
L’association Greenpeace assure que la centrale à charbon va accroître la pollution de l’air et provoquer des pluies acides, tandis que les pompes utilisées pour son système de refroidissement auront un impact négatif sur la faune et les coraux.