Le chef du Mossad, les services secrets israéliens, Yossi Cohen a annoncé hier lundi lors d’une conférence sur la sécurité à Herzliya, près de Tel-Aviv, qu’Israël a rétabli des «relations officielles» avec le sultanat d’Oman, médiateur discret dans plusieurs crises régionales.
Israël a également mis en place un bureau de représentation du ministère israélien des Affaires étrangères dans ce pays. Yossi Cohen a assuré que le rétablissement des liens entre ces deux pays est «la partie visible d’un effort bien plus large, qui reste secret» mais dont l’objectif est d’atteindre une entente régionale qui pourrait mener à un accord de paix global.
Cette annonce du chef du Mossad intervient quelques jours après la tenue à Bahreïn d’une conférence sur le volet économique prévu par le plan américain censé ouvrir la voie à un règlement du conflit israélo-plestinien.
Cette rencontre a été boycottée par l’Autorité palestinienne, qui accuse Washington de partialité pro-Israël, mais elle a permis des contacts entre des chercheurs et des journalistes israéliens et des officiels des pays du Golfe.
Dans les années 1990, Israël et Oman avaient ouvert chacun un bureau de représentation commerciale avant que le sultanat ne décide de les fermer en 2000, dans le sillage de la deuxième Intifada palestinienne. Mais les relations semblent se réchauffer ces derniers mois entre les deux pays.
En octobre, le sultan Qabous d’Oman avait reçu à Mascate le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu. Et huit mois plus tôt, Youssef ben Alaoui ben Abdallah, ministre omanais des Affaires étrangères, avait été l’un des rares responsables arabes à se rendre sur l’esplanade des Mosquées troisième lieu saint de l’Islam, à Al Qods occupé.
Dans la région, seules l’Egypte et la Jordanie ont signé un traité de paix avec Israël, mais Yossi Cohen assure qu’il y a déjà une mise en commun des intérêts, une vaste coopération et des canaux ouverts pour communiquer entre tous les pays de la région.
Des experts estiment pour leur part que c’est Washington qui fait pression sur les Etats du Golfe pour qu’ils fassent cause commune avec les Israéliens face à la menace iranienne.