Les autorités somaliennes ne sont pas allées par quatre chemins pour manifester leur mécontentement suite à un tweet du ministère kenyan des Affaires étrangères évoquant la République autoproclamée du Somaliland comme un «pays».
Dans un communiqué rendu public lundi, la diplomatie somalienne affirme avoir convoqué, la veille, l’ambassadeur de la République du Kenya à Mogadiscio, auquel a été «remis une lettre de protestation».
Le tweet contesté qui émane bien du ministère kenyan des Affaires étrangères, fait un compte rendu officiel d’une rencontre, tenue le 27 juin dernier, entre le vice-ministre kenyan des Affaires étrangères et le ministre somalilandais des Affaires étrangères, précisant que les deux hommes «ont discuté de questions d’intérêt mutuel pour les deux pays». Une photo des deux hommes accompagne le texte.
«Nous considérons ce tweet comme un affront à la souveraineté, l’unité et l’intégrité territoriale de la Somalie », souligne le communiqué somalien. En effet, si le Somaliland a proclamé son indépendance en 1991, vis-à-vis de la Somalie, mais à la date d’aujourd’hui, aucun pays ne l’a encore reconnu officiellement.
Les relations diplomatiques entre le Kenya et la Somalie sont brouillées depuis quelques mois à cause d’un différend frontalier maritime. En février passé, Nairobi avait rappelé son ambassadeur établi à Mogadiscio et expulsé l’ambassadeur somalien accrédité sur son territoire suite à la décision du gouvernement somalien de mettre aux enchères des gisements pétrolifères et gaziers dans une zone maritime que revndique chacun des deux pays.
Par ailleurs, le mois passé, Kenya Airways a annoncé l’ouverture prochaine d’une liaison directe entre Nairobi et Hargeisa, dans l’objectif de stimuler « considérablement » les échanges commerciaux entre le Kenya et le Somaliland. Les autorités kenyanes avaient déjà fermé leur frontière avec la Somalie, interdisant même les vols directs vers Mogadiscio.