Les autorités mauritaniennes ont refoulé, mardi 2 juillet, une trentaine de Sénégalais qu’elles reprochent d’avoir participé à des manifestations qui avaient éclaté après la proclamation des résultats de l’élection présidentielle du 22 juin, remportée par le Général Mohamed Ould Gazouani.
En tout, c’est plus d’une centaine de ressortissants africains subsahariens, en situation irrégulière, qui seraient arrêtés, dans ce cadre, et reconduits à leurs frontières ou incarcérés dans les prisons mauritaniennes.
« Nous avons arrêté une centaine d’étrangers dont on ne peut expliquer la présence dans la contestation d’une élection dans un pays qui n’est pas le leur », avait martelé Ahmedou Ould Abdallah, le ministre mauritanien de l’Intérieur, lors d’une conférence de presse, évoquant dans la foulée « une main étrangère venue des pays voisins qui est derrière ces événements ».
Le général Gazouani a gagné la présidentielle dès le premier tour avec 52% des voix. Il est le dauphin du président sortant, Mohamed Ould Abdel Aziz, qui ne pouvait plus se représenter après ses deux mandats.
L’opposition a contesté ces résultats et déposé un recours au Conseil constitutionnel qui l’a rejeté, proclamant ainsi Ghazouani « président de la République islamique de Mauritanie, conformément à l’article 26 de la Constitution ».
Le candidat Biram Dah Abeid, arrivé deuxième, a estimé, au cours d’une conférence de presse, qu’en entérinant la décision de la CENI, pourtant « décriée avec des arguments très clairs et probants », le Conseil constitutionnel n’a fait qu’approfondir la crise.