Le parti sud-africain de gauche radicale, les Combattants pour la liberté économique (EFF), a décidé, mardi, de mettre fin à la coalition qu’il formait avec la principale formation d’opposition, l’Alliance démocratique (DA), coalition à la tête de plusieurs grandes villes du pays.
Au cours d’un point de presse, tenu mardi à Johannesburg, le leader de l’EFF, Julius Malema, a été clair. « Nous ne votons plus avec la DA dans toutes les municipalités et nous ne voterons pas avec l’ANC », a-t-il affirmé, tout en précisant que « nous participerons aux débats, cependant nous ne voterons pas ».
En réponse, la DA a jugé « fâcheuse » cette initiative qui aura, selon elle, des retombées négatives sur « le bon travail que les gouvernements (municipaux) de coalition ont réalisé » et sur des projets à venir.
Cette formation craint que la démarche de l’EFF ne redonne au parti au pouvoir, le Congrès national africain (ANC), l’occasion de reconquérir certaines villes, au grand dam de la population.
La décision de l’EFF est prise au détriment « de millions de Sud-Africains qui ont voté pour le changement lors des élections municipales en 2016 » et « si les EFF choisissent de redonner à l’ANC corrompue des municipalités qui fonctionnent bien, ils doivent rendre des comptes au peuple qui a voté pour le changement », a prévenu la DA.
Depuis les municipales de 2016, la DA, soutenue par des EFF, dirige plusieurs villes clés du pays dont Pretoria, Johannesburg et Port Elizabeth (sud-est).
Lors du scrutin du 8 mai dernier, l’ANC a obtenu 57,5 % des voix (230 sièges), la formation DA, 20,77 % (84 députés) et 10,79 % des voix (44 députés) pour l’EFF.