Environ 200 corps, dont ceux de personnes apparemment exécutées, ont été découverts dans un charnier près de la ville de Raqqa, au centre de la Syrie, ont révélé mercredi, un responsable syrien d’une équipe de secouristes locale, Yasser al-Khamees et l’Observatoire Syrien des Droits de l’Homme).
Selon ces sources, cinq corps habillés d’une combinaison orange que porte d’habitude les otages de l’Etat islamique, ont été retrouvés hier. Il semble qu’ils ont été menottés et abattus d’une balle dans la tête. Leur mort remonterait à deux ans et il n’était pas possible dans l’immédiat d’identifier les corps. Trois corps de femmes, qui semblent avoir été lapidées, ont été également retrouvés sur les lieux.
L’équipe de Yasser al-Khamees a découvert début juin cette fosse commune au sud de Raqqa. Si 200 corps ont déjà été exhumés, le charnier pourrait contenir au total plus de 800 victimes.
La découverte de cette fosse commune pourrait permettre d’identifier des personnes jusque là portées disparues, ou d’éclaircir les circonstances de la mort de milliers d’autres, dont des étrangers capturés par les combattants de l’Etat islamique.
Raqqa est l’un des principaux anciens bastions du groupe Etat islamique, dans le nord de la Syrie, qui y a imposé pendant trois ans sa propre interprétation de la loi islamique. Et depuis sa reprise par les Forces démocratiques syriennes (FDS) en octobre 2017, la ville n’a pas fini de révéler l’ampleur des exactions commises par les terroristes au nom de l’Islam.
En janvier, toujours près de Raqqa, on a découvert un autre charnier renfermant près de 3.500 corps. Il s’agit pour l’instant de la plus grande fosse commune de l’Etat islamique.
Huit autres fosses communes ont déjà été recensées autour de la cité, contenant plus de 900 corps exhumés. Selon une estimation de l’ONG Human Rights Watch datant d’octobre 2018, entre 3.000 et 5.000 personnes arrêtées par l’Etat islamique en Syrie et en Irak sont encore portées disparues.
Cependant pour de nombreux experts, un grand point d’interrogation est soulevé sur la véritable identité des auteurs de ces tueries macabres commises lors des affrontements ayant longtemps opposé les forces armées loyales au régime du sanguinaire président syrien Bechar El Assad à d’autres forces locales et étrangères.