Le gouvernement burkinabè vient d’annoncer que la crise politique qui a secoué le pays coûtera 1,7 point de la croissance attendue en 2014, dont le taux devrait passer de 6,8% à environ 5,1%.
Au cours d’une conférence de presse tenue jeudi à Ouagadougou, le ministre de l’Economie et des Finances, Jean Gustave Sanon a imputé cette régression aux contestations politiques qu’a connues le pays et qui ont forcé la démission de l’ex-président Blaise Compaoré mais qui ont en même temps, freiné momentanément l’élan des investisseurs.
Il a néanmoins rassuré que les importants dégâts matériels collatéraux occasionnés en octobre, par les manifestations de masse de l’opposition n’ont pas eu d’impact significatif sur la croissance économique du pays.
Il a également tenu à dissiper les craintes des fonctionnaires ou des étudiants boursiers quand au payement de leurs dus. Même si les services des douanes et des impôts n’ont pas pu collecter cette année, la totalité des recettes attendues, ce manque à gagner, a-t-il assuré, ne compromettra pas le respect des dépenses de souveraineté, telles que le paiement des salaires, le versement des bourses d’études et le remboursement de la dette extérieure du pays.
C’est plutôt au niveau du financement de l’investissement que les autorités burkinabè redoutent d’être à la hauteur. Le gouvernement prévoit déjà un budget d’austérité, à moins que des bailleurs de fonds ne viennent au secours du pays.
Concernant les apports de fonds extérieurs, le Burkina peut déjà compter sur la Banque Mondiale qui a promis soutenir la transition politique avec une enveloppe de 70 millions de dollars (environ 35 milliards de francs CFA).
D’autres alliés, comme les Etats-Unis ou le Danemark, ont aussi promis à Ouagadougou leur soutien à travers le financement de programmes bien ciblés.
Il incombe néanmoins aux nouvelles autorités en charge de la transition au Burkina Faso, de faire davantage preuve de démocratie et de transparence pour rassurer les donateurs quand au bon usage des fonds octroyés.