Un projet de loi portant sur la modification de la composition de la Commission électorale en Côte d’Ivoire, divise déjà la classe politique, alors le pays s’apprête à organiser les élections présidentielles l’année prochaine.
Selon le projet de loi, la nouvelle Commission électorale indépendante (CEI) doit comprendre 15 membres, contre 17 auparavant: un représentant du président de la République, un du ministre de l’Intérieur, six de la société civile, six des partis politiques (équitablement répartis entre la majorité et l’opposition) et un représentant du Conseil supérieur de la magistrature.
La modification qui doit encore être approuvée par le parlement, est sensée apporter «un meilleur équilibre dans la composition des organes de la commission centrale, du bureau et des commissions locales», a affirmé le gouvernement dans un communiqué.
Mais au sein de l’opposition, l’on est moins convaincu. Pascal Affi N’Guessan, président d’une faction du Front populaire ivoirien (FPI, opposition) critique une «initiative personnelle, parallèle et solitaire» du gouvernement qui «ne va pas dans le sens de la préparation d’élections apaisées en 2020».
Il dénonce en outre «une tentative de passage en force» qui «ne s’inscrit pas dans la logique des négociations engagées depuis le début de l’année». Il a appelé à poursuivre les discussions pour la mise en place d’«une CEI consensuelle qui répond aux standards internationaux conformément à l’arrêt de la Cour» africaine des droits de l’Homme.
Ladite institution avait rendu en 2016 un arrêt jugeant l’ancienne CEI déséquilibrée et enjoignant le gouvernement ivoirien de changer sa composition. Pour M. N’Guessan, avec le projet de loi actuel, le gouvernement «maintient sa domination sur la CEI à travers 7 membres contre 3 pour l’opposition et 5 pour la société civile».