La Libye envisage de fermer prochainement tous les centres d’accueil de migrants clandestins sur son territoire, évoquant des raisons de sécurité, a annoncé le ministre libyen de l’Intérieur, Fathi Bashagha, assurant que la décision de son pays a le soutien de l’Organisation des Nations Unies (ONU).
«Le gouvernement envisage de fermer les centres d’accueil et libérer les migrants clandestins afin de sauver leurs vies», a annoncé Bashagha ce jeudi, lors d’une rencontre avec Maria do Valle Ribeiro, représentante spéciale adjointe du secrétaire général des Nations Unies en Libye.
Cette annonce fait suite à une attaque aérienne meurtrière ayant ciblé, le 2 juillet, un centre de migrants clandestins à Tadjoura, située à l’est de Tripoli. Le raid aérien a fait une cinquantaine de morts parmi les migrants installés dans ce centre d’accueil.
Le gouvernement a imputé cette attaque à l’Armée nationale libyenne (ANL), la puissante milice du maréchal Khalifa Haftar, basée dans l’est du pays. Celle-ci a énergiquement démenti tout rôle dans ce raid et accusé à son tour le gouvernement d’union Nationale (GNA) d’en être responsable.
La Libye qui devenue très instable depuis la chute de son leader, Mouammar Kadhafi, est aujourd’hui un point de départ principal pour les migrants sans papiers en provenance de pays africains et arabes qui tentent d’atteindre l’Europe par voie maritime.
Grâce au soutien financier de l’Union européenne, des milliers de ces migrants ont été interceptés en mer et arrêtés par les garde-côtes libyens avant d’être placé en détention dans des centres d’accueil sur le sol libyen.