Le porte-parole de l’Organisation iranienne de l’énergie atomique Behrouz Kamalvandi a déclaré hier dimanche que l’Iran allait reprendre « dans quelques heures » l’enrichissement de l’uranium « au-dessus de 3.67% », soit à un niveau supérieur à celui fixé par l’accord de Vienne 2015 sur son programme nucléaire dont les Etats-Unis se sont retirés.
Behrouz Kamalvandi n’a pas donné d’indications sur le niveau auquel son pays compte désormais enrichir l’uranium 235, disant seulement avoir reçu l’ordre de le faire autant que nécessaire pour les « besoins » du pays.
L’Iran menace également de s’affranchir d’autres obligations dans « 60 jours » si ses partenaires ne le protègent pas des sanctions américaines. Téhéran menace notamment de reprendre son projet initial de construction d’un réacteur nucléaire à Arak mis en sommeil en vertu de l’accord de Vienne.
Ce dépassement est l’un des éléments de la riposte iranienne à la décision annoncée en mai 2018 par Donald Trump de sortir unilatéralement les Etats-Unis de l’accord de 2015 et de rétablir les sanctions contre l’Iran. Cette réimposition des sanctions américaines a fait fuir les entreprises étrangères revenues en Iran à partir de 2016.
Les réactions à ces annonces ont été rapides et nombreuses. Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a qualifié la décision iranienne de « très dangereuse », exhortant les Européens à imposer de sévères sanctions. La France, la Grande-Bretagne et l’Allemagne se sont dites « préoccupées », incitant fermement le gouvernement iranien à enrichir l’uranium au-delà de la limite fixée par l’accord international de 2015. Plus fermes, les Etats-Unis menacent Téhéran de nouvelles sanctions.
L’AIEA doit se réunir cette semaine pour faire le point sur la décision iranienne et aura d’ici-là la confirmation par ses inspecteurs de l’enrichissement ou pas par l’Iran de l’uranium à un degré supérieur à 3.67%.