La Tunisie a interdit depuis le 5 juillet dernier, l’accès de ses administrations et institutions publiques à toute personne portant le niqab, un voile intégral couvrant tout le visage à l’exception des yeux.
Cette décision est motivée par des «raisons sécuritaires», a déclaré vendredi le chef du gouvernement tunisien Youssef Chahed dans une note circulaire. Elle fait suite à un double attentat suicide perpétré le 27 juin à Tunis et revendiqué par le groupe État islamique (EI). Les attentats ont fait deux morts et sept blessés.
En février 2014, le ministère tunisien de l’Intérieur avait autorisé la police à procéder à un «contrôle renforcé» des personnes portant le niqab, justifiant cette mesure par la lutte contre «le terrorisme», notamment «en raison du recours de suspects au niqab pour se déguiser et fuir la justice».
Cette tenue n’était pas tolérée sous le régime déchu de Zine El-Abidine Ben Ali, qui réprimait sans pitié toutes les formes d’islamisme, mais elle a connu un essor certain depuis la révolution de janvier 2011 et suscite le débat entre militants politiques séculiers et islamistes notamment. En octobre dernier, le gouvernement algérien avait lui aussi interdit strictement le port du niqab dans les administrations publiques.