La Banque centrale du Nigeria (Central Bank of Nigeria-CBN) a intimé l’ordre immédiat aux banques commerciales de prêter plus d’argent aux entreprises et aux particuliers dans l’objectif « d’accélérer la croissance de l’économie nigériane à travers l’investissement dans l’économie réelle ».
« Si vous ne prêtez pas de l’argent à l’économie, vous serez sanctionnées », a indiqué l’institution monétaire dans une note signée le 3 juillet dernier, exigeant aux banques de dépôts le respect d’un ratio prêts/dépôts minimum de 60% à compter du 30 septembre 2019.
« Le non-respect de ce ratio à la date fixée entraînera un prélèvement de trésorerie équivalent à 50% de l’insuffisance de prêt », précise la banque.
Pour l’institution financière, il s’agit d’une initiative susceptible de relancer la consommation et les investissements privés, et, ainsi, de soutenir la croissance.
Mais cet argument ne convainc pas tant dans le milieu de la finance qui craint des emprunts risqués. Des experts de l’agence de notation Moody’s ont estimé, à ce sujet, que « l’augmentation des prêts aux PME et aux consommateurs (…) augmentera probablement le risque lié sur les actifs des banques ». La contrainte « forcera certaines banques à souscrire des emprunts potentiellement plus risqués pour respecter le ratio minimum », ont-ils insisté.
Moody’s pense que United Bank of Africa (UBA) et Union Bank of Nigeria (UBN) seront les deux établissements bancaires qui risqueront d’être les plus impactés par l’injonction de la banque centrale, dans la mesure où ils étaient les seuls à avoir un ratio prêts/dépôts inférieur à 60% en 2018.