Un membre du Conseil militaire au pouvoir au Soudan, le général Jamal Omar, a annoncé, jeudi, une « tentative de coup d’Etat », lors d’une allocution retransmise en direct à la télévision nationale.
« Parmi les putschistes figurent des officiers et des soldats de l’armée, ainsi que des membres des Services de renseignements, dont certains retraités », a-t-il précisé, satisfait de ce que « l’armée a réussi à déjouer la tentative ».
Quelques douze officiers et quatre soldats seraient déjà arrêtés dans ce cadre. Jamal Omar a indiqué qu’une enquête est en cours pour déterminer les auteurs derrière cette tentative de putsch.
Selon ses propos, ces derniers avaient pour objectif de s’opposer à l’accord de partage du pouvoir conclu la semaine dernière entre l’armée et l’opposition, sous l’égide de l’Union africaine et de l’Ethiopie, et dont le texte final doit être signé dans les jours qui viennent.
Ce coup d’Etat manqué visait à « invalider l’accord conclu entre le Conseil militaire et les opposants de l’Alliance pour la liberté et le changement », a souligné le général.
L’accord prévoit la mise en place d’un Conseil de souveraineté, instance chargée de gérer la transition pendant une période d’environ trois ans. L’organe sera présidé par les militaires pendant les 21 premiers mois, avant que les civils ne prennent la relève. Le Conseil militaire a promis d’emblée d’« appliquer » et de « préserver » cet accord.
Depuis que la crise a éclaté au Soudan, ayant entrainé la destitution du président Omar el-Bechir, l’armée soudanaise connait des tensions en son sein. Il y a un mois, le Conseil militaire avait annoncé avoir interpellé 70 soldats animés du désir de renverser le pouvoir. Mais des preuves n’avaient pas été données. D’ailleurs, certains observateurs préfèrent considérer avec prudence toutes ces annonces du Conseil en lien avec les tentatives de putsch.