Une commission d’enquête parlementaire en Centrafrique a dénoncé des abus commis par des sociétés minières chinoises à Bozoum, dans le nord du pays, et recommandé l’arrêt de l’exploitation des mines d’or par ces entreprises.
Le rapport d’enquête rendu public samedi 13 juillet indique que «l’’exploitation de l’or par les entreprises chinoises à Bozoum n’est pas rentable pour l’Etat et préjudiciable pour la population et l’environnement».
«Le désastre écologique constaté sur le terrain est de nature à justifier l’arrêt immédiat sans condition de ces exploitations», poursuit le rapport dont les auteurs avaient séjourné à Bozoum du 6 au 10 juin pour les besoins de l’enquête décidée suite aux plaintes de la population locale.
Sur le terrain, la commission d’enquête parlementaire avait déploré la déforestation, la pollution de l’eau menaçant la santé publique ou encore la disparition des espèces aquatiques et l’augmentation des «cas d’avortement» parmi la population, à cause de la pollution.
Les députés ont mis également en doute les comptes présentés aux autorités par les sociétés minières, qui seraient sous-estimés. «Le mode d’exploitation utilisé s’apparente à un bradage de nos ressources, avec la complicité de certains responsables du Ministère des mines», ont-ils mentionné dans le rapport.
Par ailleurs, ils ont dénoncé la présence importante de soldats centrafricains pour la protection de ces mines, alors que c’est la population qui a besoin de protection, dans un contexte où elle est victime des violences perpétrées par des groupes armés. Les parlementaires craignent dans leurs conclusions, une «possible révolte» des citoyens au cas où l’Etat n’assume pas ses responsabilités.
Les entreprises chinoises mises en cause sont Tian Roun, Tian Xiang, smc Mao et Meng. Ce n’est pas la première fois que des sociétés chinoises sont sanctionnées en Centrafrique. En juillet 2018, la société HW-Lepo s’était vu infliger une amende de plus de 15.000 euros pour infraction au Code minier. D’autres entreprises ont été punies en septembre 2018 pour les mêmes raisons.
La Centrafrique est riche en ressources naturelles, mais leur exploitation est difficile à contrôler étant donné que plus de 80 pour cent du territoire national se trouve sous l’emprise de groupes armés.