Le Commissaire Richard Bélem, premier responsable de l’unité antidrogue de Ouagadougou, a été démis de ses fonctions ce mercredi à la suite du décès dans la nuit de dimanche à lundi, de onze personnes en garde à vue dans les locaux de l’Unité antidrogue de Ouagadougou.
Les premiers résultats de l’enquête ont révélé que ce drame serait la conséquence «d’une négligence et d’une irresponsabilité», pour lesquelles, la Direction générale de la police nationale a prononcé «à titre conservatoire» le limogeage du commissaire de l’Unité antidrogue.
Les onze individus ont été interpellés durant le week-end du 12 au 13 juillet. Il s’agirait de clients, de revendeurs, de fournisseurs et de consommateurs de stupéfiants.
Dans un communiqué rendu public lundi soir, la Procureure du Faso près le Tribunal de grande instance de Ouagadougou avait annoncé l’ouverture d’une enquête pour situer les responsabilités dans cette affaire.
«Des médecins légistes ont été requis» pour procéder à des examens et à des autopsies nécessaires pour déterminer les raisons des décès qui sont encore inconnues, a-t-elle souligné. La société civile a souvent dénoncé par le passé, les violences des forces de sécurité contre les civils.
Le Burkina Faso, un pays pauvre, est l’une des plaques tournantes du trafic de drogue de l’Afrique vers l’Europe. La drogue arrive au Burkina Faso en provenance des ports d’Afrique de l’Ouest et prend ensuite la direction du nord vers le désert malien et libyen, d’où il est transféré en Europe, selon une source sécuritaire burkinabè.
En juin dernier, les autorités ont procédé à l’incinération de 35.300 tonnes de drogue, représentant le quart des saisies de l’année 2018, selon le secrétariat permanent du comité national de lutte contre la drogue.