Le président sud-africain, Cyril Ramaphosa, a qualifié de « biaisé », le rapport de la médiatrice de la République sud-africaine, Busisiwe Mkhwebane qui l’accuse d’avoir violé la Constitution après avoir délibérément trompé le Parlement au sujet d’une donation qu’il avait reçue pour sa campagne électorale.
«Après avoir soigneusement étudié le rapport, j’en conclus qu’il est irrévocablement biaisé», contient «de nombreuses approximations factuelles» et ses conclusions «ne sont pas conformes à la loi» et «excédaient l’étendue des pouvoirs» de la médiatrice, a déclaré le chef de l’Etat, ce dimanche 21 juillet, devant la presse.
Il a souhaité que l’affaire soit portée devant les tribunaux pour «obtenir en urgence un examen judiciaire» des conclusions du rapport de la médiatrice, Busisiwe Mkhwebane. « Il convient donc qu’un tribunal se prononce de manière définitive et impartiale sur ce sujet », a-t-il plaidé.
Selon l’enquête menée par Mkhwebane, et dont les résultats ont été publiés le vendredi 19 juillet, le président a trompé le Parlement de façon «délibérée» au sujet d’une donation de 500.000 rands (environ 32.000 euros) que lui avait versé un groupe industriel pour financer sa campagne électorale.
Ramaphosa avait d’abord affirmé en réponse à une question de l’opposition au Parlement, que l’argent versé en 2017, était un paiement à son fils Andile pour un travail de consultant fourni par son entreprise de services Bosasa.
Par la suite, il a reconnu qu’il s’agissait d’une donation à sa campagne pour la présidence de son parti, le Congrès national africain (ANC), tout en assurant qu’il ne disposait pas de bonnes informations lorsqu’il avait donné la première version.
Le président a réitéré, dimanche, les mêmes propos devant la presse. «Oui, je savais que des fonds étaient levés. Mais je n’ai jamais été informé de tous les détails concernant le financement de la campagne».
Mais pour la médiatrice, Ramaphosa «a bien trompé le Parlement» estimant qu’il «aurait dû se donner le temps nécessaire pour pouvoir s’informer et donner une réponse exacte».
«Je juge donc que la conduite du président Ramaphosa (…) même si elle était de bonne foi, n’est pas à la hauteur de ses fonctions», a affirmé cette juriste indépendante chargée de contrôler notamment les actions de l’exécutif.