Le président nigérien, Mahamadou Issoufou, a donné, mardi, le coup d’envoi des travaux de construction d’un complexe minier, dans le nord du Niger.
« Je me réjouis de la pose de la (première) pierre du complexe minier de Madaouéla qui va être opérationnel en principe dans deux ans », a déclaré, satisfait, le chef de l’Etat, lors de la cérémonie de lancement des travaux.
Le complexe qui permettra d’exploiter de l’uranium à Madaouéla, sera édifié par le groupe canadien GoviEx (Govi High-Power Exploration). Il couvrira une superficie de plus de 243 km2 et le montant total des investissements est estimé à 676 millions de dollars.
Le Niger est le 4e producteur d’uranium au monde, mais il figure parmi les pays les plus pauvres de la planète. D’après le dirigeant nigérien, l’uranium « a toujours été victime d’une faiblesse des prix ». Il a fait remarquer que « sur les 50 ans (d’exploitation) », son pays « a connu à peine dix ans de bons prix de l’uranium, donc 40 ans de dépression ».
Alors que le désir des autorités nigériennes est que l’industrie de l’uranium continue à se développer, le directeur général du géant français Orano (ex-Areva), Philippe Knoche, a assuré, ce lundi 22 juillet, que son groupe tenait à poursuivre l’exploitation de l’uranium dans le nord du pays, malgré une conjoncture difficile.
« On a surtout pu présenter au président des projets de continuité d’exploitation dans le nord Niger où le groupe est présent depuis les années 70 », a-t-il a déclaré à l’issue d’un entretien avec Issoufou.
Ce groupe nucléaire français qui dispose de deux filiales dans le pays (Somaïr et Cominak), exploite l’uranium depuis des dizaines d’années dans la zone d’Arlit près de Madaouéla.
En 2017, compte tenu de la chute du prix du kilo d’uranium et de la baisse de la demande, Orano avait dû prendre des mesures drastiques d’économie (licenciement des centaines d’employés, réductions progressives de production…), pour « assurer la viabilité » de ses deux filiales.