Les autorités en Centrafrique font face à de nombreuses critiques, suite à l’attribution du marché de la fabrication de la Carte Nationale d’Identité et d’autres documents administratifs à une société libanaise, Al-Madina.
Des voix se lèvent au sein de la société civile et de l’opposition pour dénoncer l’octroi de ce marché à une entreprise étrangère.
Il y a quelques jours, le Syndicat national de police a accusé le Ministre de la Sécurité publique, Henri Wanzé-Linguissara, d’être à l’origine de cette manœuvre, et a fait part de ses craintes face à cette nouvelle situation.
« C’est un manque à gagner pour l’Etat à un moment où le pays traverse une période critique », a souligné Mathurin Barnabé Lamba, commissaire principal de police et secrétaire général du Syndicat.
Les policiers mécontents craignent aussi que l’octroi de ce marché à une société étrangère ne favorise l’infiltration de personnes dangereuses dans le pays.
« La dernière fois, le ministre lui-même a indiqué que les mercenaires sont dans le pays et si on donnait ce droit là à cette société libanaise, il y aura des terroristes qui vont venir et l’Etat n’aura pas main mise sur la gestion de la chose publique », a prévenu Lamba.
Pour l’ensemble des citoyens, ce qui fait grogner le plus c’est l’augmentation des frais de délivrance de la carte d’identité nationale et d’autres documents. Al-Madina projette de délivrer la carte à 15.000 francs CFA avec une durée de 5 ans, alors que jusqu’ici elle coûtait 5000 francs CFA avec 10 ans de validité.
Certains évoquent une « arnaque d’Etat », citant des sources qui révèlent que l’Etat centrafricain touchera une somme de 7 000 francs CFA pour chaque carte d’identité nationale délivrée.