Des milliers de manifestants prodémocratie de Hong Kong se sont rassemblés à nouveau, ce dimanche, dans rassemblements qui se sont soldés par des confrontations violentes avec des policiers anti-émeute qui ont fait usage de gaz lacrymogène et de balles en caoutchouc pour disperser les manifestants.
Les autorités de l’ancienne colonie britannique n’avaient autorisé qu’un rassemblement statique, mais celui-ci s’est rapidement muté en une marche comme le souhaitait l’opposition.
De Charter Garden, dans le du district central de Hong Kong, à quelques encablures seulement du centre politique, une partie de la foule présente s’est rapidement déplacée et s’est scindée en plusieurs groupes.
Certains manifestants se sont rendus devant le commissariat de police, d’autres dans le quartier des grands magasins à Causeway Bay, mais également à Sai Ying Pun, où se trouve le bureau de liaison de Pékin à Hong Kong, un des symboles du pouvoir chinois dans l’archipel.
Alors que la nuit n’était pas encore tombée, les policiers avaient déjà tiré des dizaines de bombes de gaz lacrymogène et de balles en caoutchouc, forçant les protestataires à se retirer et faisant un bon nombre de blessés dans les rangs des manifestants.
La veille déjà, des violences policières avaient agité la manifestation illégale de Yuen Long, près de la frontière chinoise. La police était intervenue, utilisant du gaz lacrymogène et des balles en caoutchouc. Selon les autorités, 24 personnes ont été blessées et 11 autres arrêtées.
Hong Kong est pris dans un cercle vicieux. Le mouvement de protestation contre le gouvernement local pro-Pékin entre dans sa huitième semaine de contestation.
Débuté il y a deux mois pour protester contre un projet de loi d’extradition des Hongkongais vers la Chine, le mouvement de protestation s’est élargi à des revendications de réformes démocratiques, sur fond d’inquiétude générée par l’ingérence jugée grandissante de Pékin dans les affaires intérieures de l’ancienne colonie britannique rétrocédée à la Chine en 1997.
L’usage de la force s’intensifie et aucune des deux parties ne semble prête à céder, en dépit de la suspension du projet controversé sur les extraditions. Pékin, qui condamne les violences mais a laissé les autorités locales régler seules la crise jusque-là, a menacé de déployer son armée dans l’archipel si la situation l’exigeait.