L’ONG Amnesty International a appelé mercredi les autorités égyptiennes à «mettre fin à des conditions de détention cruelles et inhumaines» de quelque 130 détenus qui observaient une grève de la faim depuis six semaines dans une prison de sécurité dans le sud du Caire.
Dans un communiqué publié mercredi, l’ONG estime que «les autorités égyptiennes doivent immédiatement mettre fin à des conditions de détention cruelles et inhumaines et autoriser des visites familiales régulières à la prison de sécurité d’Al-Aqrab à Tora, où environ 130 détenus ont entamé une grève de la faim depuis plus de six semaines».
Selon Amnesty, en réponse à cette grève de la faim entamée le 17 juin, les autorités ont riposté contre les détenus «en les frappant, en leur appliquant des décharges électriques et en imposant à d’autres des mesures disciplinaires dans le but de les contraindre à mettre fin à leur grève».
«Au moins 10 grévistes de la faim ont eu les yeux bandés et ont été transférés dans des cellules spéciales qu’ils ne sont pas autorisés à quitter toute la journée», ajoute l’ONG, qui dit tenir ses informations d’un message publié par les détenus.
D’après Amnesty, la majorité des personnes en grève de la faim ont été victimes « de disparitions forcées pour des périodes allant de 11 à 155 jours », avant d’être présentés au « Procureur de la Sûreté de l’Etat qui a compétence sur les crimes liés au terrorisme ».
Pour Magdalena Mughrabi, directrice-adjointe pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord à Amnesty International, « rien ne peut justifier le traitement cruel et inhumain que ces détenus ont subi ».
Elle prend pour fait des « cellules surpeuplées », infestés d’insectes et dont les températures dépassent les 40 degrés en été.
Depuis l’arrivée au pouvoir du président Abdel Fattah al-Sissi en 2014, les ONG dénoncent régulièrement les violations des droits humains et la répression des opposants en Egypte.