L’ex-Premier ministre tunisien et ancien secrétaire général du parti Ennahda, Hamadi Jebali a annoncé jeudi, sa démission du mouvement, provoquant une onde de choc dans les rangs du parti islamiste qui se prépare à tenir dans six mois, son prochain congrès pour élire ses futurs dirigeants.
Hamadi Jebali, l’un des membres fondateurs de ce parti historique, a choisi de prendre ses distances avec sa famille politique il y a de cela plusieurs mois, avant d’annoncer son départ définitif du parti, une décision hautement symbolique qui intervient à moins de dix jours du second tour des présidentielles.
L’homme politique qui est devenu Premier ministre en décembre 2011 après les premières élections libres ayant suivi le printemps arabe, avait démissionné de ce poste après la grave crise politique survenue suite à l’assassinat de l’opposant de gauche, Chokri Belaïd en février 2013.
Selon plusieurs spécialistes, son propre parti l’avait alors poussé à quitter ses fonctions en refusant sa proposition de former un nouveau gouvernement de technocrates.
Cette première démission a ouvert la voie à plusieurs autres décisions similaires qui ont conduit Jebali à quitter petit à petit le monde de la politique. En effet il a par la suite décidé d’abandonner son poste de secrétaire général d’Ennahda en mars dernier sans fournir d’explications à l’état-major de son parti. Il est quand même resté membre du mouvement politique jusqu’à cette semaine.
En décidant de quitter Ennahda, Jebali provoquât ainsi un séisme politique dont les retombées seront néfastes pour le parti islamiste.
En effet le parti Ennahda qui est habitué à des troubles circonscrits à l’interne voit maintenant les malentendus internes portés en place publique avec tous les désagréments et les conséquences que cela puisse occasionner.
Hamadi Jebali a justifié sa décision par le fait qu’il ne se retrouvait plus dans les choix politiques du parti, dont il est l’un des fondateurs.
Plusieurs rumeurs qui circulaient auparavant laissaient entendre que Hamadi Jebali allait démissionner de ses fonctions au sein du parti, pour se présenter aux prochaines élections présidentielles, dont le second tour opposera le président sortant, Moncef Marzouki au chef du parti laïc, Nidaa Tounès, Béji Caïd Essebsi.