Human Rights Watch (HRW) a dénoncé lundi les exactions commises par l’armée et les groupes séparatistes sur de nombreux handicapés et personnes âgées vivant dans les régions anglophones du Cameroun, en proie à une violente crise depuis près de trois ans.
Selon le rapport de l’ONG, «des personnes handicapées et des personnes âgées figurent parmi les personnes tuées, violemment agressées ou enlevées par les forces gouvernementales et les séparatistes armés».
HRW affirme avoir interrogé 48 handicapés vivant dans des zones anglophones du Cameroun et «documentée de nombreux cas de personnes handicapées dont les maisons ont été incendiées par les forces de sécurité, les laissant sans environnement d’habitation accessible, sans abri ni appareils fonctionnels, et entraînant leur déplacement forcé».
Les handicapés des régions anglophones peinent aussi à obtenir l’aide dont elles ont besoin, selon HRW.
«Le 20 juin, le Conseil de sécurité avait adopté une résolution appelant les États membres de l’ONU et les parties au conflit armé à protéger les personnes handicapées dans les situations de conflit et à s’assurer qu’elles aient accès à la justice, aux services essentiels et à une assistance humanitaire accessible et inclusive», rappelle HRW.
Les régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest sont confrontées à une violente crise socio-politique depuis près de trois ans qui a dégénéré en conflit armé, soldats et séparatistes s’affrontant régulièrement.
Les séparatistes anglophones du Cameroun, pays à majorité francophone, militent pour la création d’un Etat indépendant dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest.
L’armée et les groupes séparatistes sont régulièrement accusés d’exactions contre les civils. Selon l’ONU, plus de 530.000 personnes ont dû fuir leurs lieux de vie entre le début du conflit fin 2016 et la fin du mois de juin dernier.