La Renamo, ancienne rébellion devenue le principal parti d’opposition au Mozambique, a signé mardi un traité de paix définitif avec le gouvernement de Maputo, 27 ans après la fin de la première guerre civile.
Le président Filipe Nyusi et le chef de la Renamo, Ossufo Momade, ont signé le document sur la place de la Paix, à Maputo, en présence de responsables venus de tout le continent, dont les présidents sud-africain Cyril Ramaphosa et rwandais Paul Kagame et sous les applaudissements de milliers de spectateurs.
« Cet accord va apporter définitivement la paix à un pays qui a connu suffisamment de souffrances », a commenté l’envoyé personnel du secrétaire général de l’ONU pour le Mozambique, Mirko Manzoni.
Cet accord met un terme à un long processus de négociations initié par le leader historique de la Renamo, Alfonso Dhlakama, décédé en mai 2018, et intervient à quelques mois des élections générales prévues le 15 octobre.
«La signature de l’accord ouvre la voie à des élections pacifiques», a souligné mardi Cyril Ramaphosa.
Peu après l’accession à l’indépendance en 1975 de cette ancienne colonie portugaise, la Résistance nationale du Mozambique (Renamo) avait combattu le gouvernement dirigé par le Front de libération du Mozambique (Frelimo) durant 16 ans. Cette guerre civile, qui a fait un million de morts, a pris fin en 1992. La Renamo s’est alors transformée en parti politique après un accord de paix signé à Rome, qui a ouvert la voie à des élections multipartites en 1994. La Renamo les a perdues et est devenue le principal parti d’opposition. En octobre 2013, elle a déclaré la fin de l’accord de paix, après un raid de l’armée. Les hostilités ont alors repris de 2013 à 2016. Un cessez-le-feu a été déclaré en 2016, suivi de négociations de paix. Malgré la fin de la guerre civile et sa transformation en parti politique, la Renamo conservait un bras armé. La signature de l’accord intervient avant une visite en septembre du pape François qui devrait appeler à la réconciliation et à la paix.