Deux des trois activistes membres de l’Initiative sahraouis pour le changement (ISC) incarcérés sans jugement, dans la prison de Dhaibiya près de Tindouf, ont été conduits dans un hôpital suite à la dégradation de leur état de santé en raison de la grève de la faim qu’ils observent et des mauvaises conditions de leur détention, a révélé hier mardi un de leurs proches.
Selon la même source citée par un média du Polisario, les deux militants sahraouis Mahmoud Zeidan et Moulay Abba Bouzeid, une fois à l’hôpital, «l’équipe médicale a essayé de leur administrer du sérum, ce que les détenus ont refusé. Ils ont été ensuite renvoyés à la sinistre prison de Dhaibiya, sans traitement médical».
Jetés en prison il y a plus de 47 jours, les trois activistes attendent toujours d’être jugés pour connaitre les accusations retenues contre eux et les mobiles de leur arrestation.
Bouzeid, Zeidan et Fadel Breika ont été enlevés de leurs maisons en juin dernier par les milices armées du Polisario et ont été incarcérés sans avertir leurs familles du lieu de leur destination.
Hier mardi, ces familles ont dénoncé la dégradation de l’état de santé des trois bloggeurs sahraouis qui observent une grève de la faim depuis plusieurs jours pour protester contre leur détention arbitraire pour le seul crime d’avoir osé exprimer librement leurs points de vue sur les dérives des dirigeants du Polisario.
D’ailleurs de nombreux habitants des camps de Tindouf se sont solidarisés avec ces familles pour revendiquer la libération immédiate des trois détenus, dont l’un souffrirait selon le médecin de la prison, d’une maladie néphrologique du fait de sa déshydratation avancée.
L’ONG américaine Human Rights Watch (HRW) a elle aussi demandé, dans un communiqué, que les trois activistes «soient jugés s’ils ont commis un quelconque crime, sinon ils doivent être immédiatement libérés».
Le Polisario est déjà épinglé pour le cas de son ancien cadre, Ahmed Khalil qui a été enlevé en 2009 à Alger et dont la famille n’ayant plus de nouvelles de lui, exige en vain, de connaitre le sort qui lui a été réservé.