L’ONU a fait part de son inquiétude mercredi quant au sort de plus d’une trentaine de migrants ivoiriens, dont des femmes et des enfants, refoulés par les autorités tunisiennes vers la zone frontalière avec la Libye.
Trente-six migrants ivoiriens ont été transférés par les autorités tunisiennes le 4 août depuis Sfax vers la zone frontalière entre la Tunisie et la Libye, a indiqué mercredi l’ONU dans un communiqué.
« Nous exprimons nos vives inquiétudes quant à la situation sanitaire et aux conditions de subsistance de ces personnes. Nous sommes également préoccupés par le risque que ces personnes soient transférées en Libye, pays en conflit, où les conditions de leur sécurité ne seraient plus assurées», ajoute-t-on.
Le ministère tunisien de la Défense avait annoncé lundi, le refoulement de dizaines de migrants, dont des Ivoiriens, vers le territoire libyen après leur entrée illégale dans le pays.
Parmi ces Ivoiriens figurent des enfants en bas âge et onze femmes, dont une enceinte, selon l’ONU.
Dans un communiqué conjoint, des ONG tunisiennes, incluant la Ligue tunisienne pour la défense des droits de l’Homme (LTDH) et le FTDES, ont appelé dimanche les autorités tunisiennes à «permettre à ces migrants d’entrer d’urgence sur le territoire tunisien pour qu’ils soient pris en charge par des organisations humanitaires».
Dans une vidéo partagée depuis dimanche sur les réseaux sociaux, des migrants, dont des femmes et des enfants, se plaignent d’être «rejetés» dans le désert sans nourriture et sans eau par les autorités tunisiennes.
Selon un rapport du FTDES publié en juillet, le nombre de migrants essentiellement des Subsahariens, arrivés en Tunisie en provenance de la Libye, a plus que doublé au premier semestre 2019.
Au total, 1.008 candidats à l’émigration sont entrés illégalement en Tunisie par les frontières terrestres de janvier à juin, contre 417 durant la même période l’an passé.