Une femme kamikaze s’est introduite dans la nuit de mardi à mercredi, dans la cour d’un bâtiment de la sous-préfecture de Kaïga-Kindjiria, une localité de la partie nord du lac Tchad, et a actionné sa ceinture d’explosifs, tuant six personnes.
Un haut-gradé de l’armée tchadienne a confié à la presse, sous couvert de l’anonymat, qu’une femme kamikaze, liée à Boko Haram, est entrée vers une heure du matin dans la cour du chef de canton de Tatafiromou et a déclenché sa charge alors que certains habitants n’étaient pas encore endormis.
Un responsable sécuritaire de la province a indiqué que les victimes de cet attentat étaient le représentant du chef de canton, un militaire et quatre de ses gardes.
L’attentat a aussi fait cinq blessés militaires. Le bilan de l’attaque rapporté par le l’officier tchadien a été confirmé par le responsable d’une ONG locale, qui a elle aussi préféré garder l’anonymat pour des raisons de sécurité.
Cela faisait plusieurs mois que le lac Tchad n’avait pas enregistré d’attaques de kamikazes, le groupe islamiste Boko Haram qui sévit dans la région ayant changé de mode opératoire. Mais ces dernières semaines, les services de sécurité tchadiens ont attiré l’attention sur le risque d’explosion à l’occasion de la Tabaski (Aïd Al Adha).
Il semble que les terroristes aient profité d’une baisse de la garde au lendemain de la fête alors que le dispositif a été renforcé dans les centres névralgiques et le niveau de sécurité relevé sur la partie nord du lac Tchad qui a été ciblé par la plupart des attaques de Boko Haram, ces derniers mois.
La localité de Tatafiromou est située dans la province du Lac, où le groupe terroriste a multiplié les attaques depuis le début de l’année.