Le président nigérian Muhammadu Buhari a suspendu mercredi soir, Okoi Obono-Obla de ses fonctions de chef du comité chargé de recouvrir les biens spoliés de l’État qui est accusé de «la falsification de dossiers et des indélicatesses financières».
Ce limogeage «avec effet immédiat» a été décidé dans l’attente des résultats de l’enquête menée par la Commission gouvernementale chargée des affaires de corruption, l’ICPC, a annoncé la présidence sur Twitter.
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Selon une lettre qui lui a été adressée par le gouvernement Okoi Obono-Obla est notamment soupçonné d’avoir utilisé à son bénéfice des fonds saisis dans le cadre de ses fonctions, et d’avoir falsifié son dossier d’entrée à l’université.
Le concerné clame son innocence, assurant qu’il est victime d’une cabale montée par des personnes poursuivies par ses services.
Le Nigeria, première puissance pétrolière du continent, est classé au 148ème rang des pays les plus corrompus au monde (sur 180) par Transparency International. La corruption y est un «cancer» qui gangrène l’économie et la société civile au Nigeria selon les propres mots du président Buhari.
L’ex-dictateur Sani Abacha, qui a dirigé le pays entre 1993 et 1998, aurait détourné à lui seul environ 4 milliards de dollars, soit 2 à 3% du PIB du pays chaque année, selon l’agence des Nations unies contre la drogue et le crime.
Début juin, le gouvernement de l’île anglo-normande de Jersey avait annoncé que près de 267 millions de dollars détournés par Sani Abacha avaient été saisis sur un de ses comptes bancaires hébergés dans ce territoire de la couronne britannique.
L’enquête qui vise Okoi Obono-Obla constitue un test pour Buhari, réélu en février pour un second mandat. L’ancien général s’est engagé à lutter contre la corruption endémique au Nigeria, mais ses critiques l’accusent d’avoir surtout visé ses opposants au cours de son premier mandat.