Pékin a vivement condamné hier mercredi la vente par Washington de 66 avions de chasse F-16V à Taïwan pour un montant de huit milliards de dollars, qualifiant cette transaction d’«ingérence grave dans les affaires internes» de la Chine et proférant des menaces contre les entreprises américaines impliquées dans cette vente.
Le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères qui a annoncé la position de Pékin, n’a pas révélé la nature des sanctions qui pourraient viser les entreprises américaines, mais les autroités chinoises assurent que leurs représailles disposent d’une base légale.
Pékin avait déjà dégainé en juillet dernier la menace de sanctions suite à la vente à l’armée taïwanaise de 108 chars M1A2T Abrams américains, 250 missiles Stinger et 16 transporteurs M1070A1 pour 2,2 milliards de dollars.
Là aussi, la menace était restée vague mais les médias publics avaient alors laissé entendre que les riches milliardaires Chinois pourraient, par exemple, cesser l’achat de jets privés à l’une des firmes impliquées dans ces transactions militaires.
Le département d’Etat américain considère la vente F-16 «conforme» à l’engagement des Etats-Unis de maintenir les capacités d’autodéfense de Taïwan.
Le Congrès avait été informé officiellement de l’intention de l’administration de Donald Trump de procéder à cette vente, qui était évoquée depuis plusieurs jours par la classe politique américaine.
Cette affaire devrait dégrader davantage les rapports entre la Chine et les Etats-Unis, déjà tendues en raison de la guerre commerciale que les deux pays se livrent depuis plusieurs mois.
Selon les Etats-Unis, le « Taïwan Relations Act », signé en 1979 place Taipei sous la protection du parapluie américain, bien que Washington ait rompu la même année, ses relations diplomatiques avec Taipei afin de reconnaître Pékin comme le seul représentant de la Chine, dont le régime communiste revendique l’île comme une partie du territoire chinois.
Depuis son arrivée au pouvoir, le président chinois Xi Jinpijng a manifesté à plusieurs reprises, le souhait de voir réunifier au plus vite et si nécessaire par la force l’île de Taïwan et la Chine populaire, alors que le président américain Donald Trump ne fait pas mystère de ses intentions de renforcer les liens avec Taipei, notamment en lui vendant des systèmes d’armement sophistiqués.