Un Airbus 220-300 d’Air Tanzania, qui reliait Dar-es-Salam à Johannesburg, a été arraisonné en Afrique du Sud, ce vendredi 23 août, juste après son atterrissage à l’aéroport OR Tambo International.
La saisie est due à des impayés de 33 millions de dollars réclamés par un fermier sud-africain, dont les terres avaient été nationalisées dans les années 80 en Tanzanie, a révélé ce dimanche, l’avocat de ce dernier.
L’agriculteur avait obtenu quelques années plus tard des compensations d’un montant prévu de 36 millions, mais l’Etat tanzanien ne lui a versé que 20 millions de la somme. Le montant restant a été revu à la hausse en raison des intérêts de retard accumulés.
La Haute Cour de Johannesburg aurait prononcé, mercredi, un jugement qui a conduit à la confiscation de l’appareil de la compagnie tanzanienne, estimé à environ 90 millions de dollars, toujours selon l’avocat.
Le gouvernement tanzanien qui a confirmé la saisie de l’avion, a annoncé que des avocats du pays se rendront en Afrique du Sud pour enquêter sur cette affaire. Entre temps, des démarches seraient entreprises pour obtenir la levée de la saisie et permettre à la compagnie de reprendre son programme de vols.
Cet incident survient à peine deux mois après qu’Air Tanzania ait entamé ses liaisons aériennes avec l’Afrique du Sud, dans le cadre du lancement de ses premières dessertes internationales, répondant aux ambitions du président tanzanien, John Magufuli, de faire d’Air Tanzania une compagnie aérienne compétitive dans la région d’Afrique de l’Est, voire dans toute l’Afrique.
En 2017, un avion appartenant la compagnie tanzanienne avait également été cloué au sol, cette fois par l’entreprise canadienne de construction Stirling Civil Engineering, en raison d’un versement de 38 millions de dollars US que les autorités de Dodoma n’avaient pas honoré.