Des dizaines de chauffeurs routiers sont morts en Afrique du Sud depuis mars 2018, victimes d’attaques visant des étrangers, rapporte l’ONG Human Rights Watsh (HRW), appelant à une protection renforcée des travailleurs étrangers dans ce pays.
Dans un rapport publié lundi, l’ONG de défense des droits de l’homme indique que des groupes de camionneurs sud-africains auraient attaqué des chauffeurs étrangers à coups de pierres, avec des couteaux, des fusils et des cocktails Molotov, tuant plus de 200 personnes et forçant des centaines de routiers à quitter leur emploi.
Une association sud-africaine de propriétaires de camions citée par HRW a signalé 75 incidents de ce type depuis mars de cette année, dont 15 ont été confirmés indépendamment par l’ONG.
Le directeur de HRW pour l’Afrique australe, Dewa Mavhinga, a appelé le gouvernement sud-africain à «traduire en justice les auteurs» de ces agressions.
Le ministre des Transports, Fikile Mbalula a déclaré à l’issue d’une réunion interministérielle en juin dernier, que la crise était causée par un «surnombre de conducteurs étrangers dans l’industrie» du transport routier, dont beaucoup sont sans papiers.
L’Afrique du Sud est une destination importante pour les migrants économiques d’Afrique australe, dont la majorité provient du Lesotho, du Mozambique et du Zimbabwe voisins à la recherche d’un travail.
«Les employeurs préfèrent les chauffeurs de camions étrangers parce qu’ils peuvent travailler de longues heures à un coût beaucoup moins élevé et ils ont donc tendance à les exploiter», a expliqué M. Buthelezi.
Une association de routiers sud-africains a appelé à une grève nationale le 2 septembre, selon HRW.
Les difficultés économiques qui imposent aux sud-africains un chômage chronique suscitent régulièrement des vagues de violences contre les noirs étrangers.
Soixante-deux personnes ont été tuées lors d’une vague de violence xénophobe en 2008 et au moins sept autres lors d’une nouvelle vague en 2015.