Mahamat Al Khatim, le leader du Mouvement patriotique pour la Centrafrique (MPC), un des principaux groupes armés en Centrafrique ayant signé l’accord de paix avec le gouvernement en février dernier, a annoncé mardi dans un communiqué sa démission du poste qu’il occupait.
Mahamat Al Khatim qui avait intégré le gouvernement début mars, en tant que conseiller militaire chargé des Unités spéciales mixtes de sécurité (USMS) dans la zone centre-nord du pays, a qualifié ces fonctions «fictives et non effectives» en présentant sa démission.
Les USMS, composées des membres des forces centrafricaines et de groupes armés et ayant pour mission d’assurer la sécurité dans le pays, avaient été mises en place dans le cadre de l’accord de paix.
Ces organes mixtes ont figuré parmi les questions prioritaires débattues lors d’une rencontre de suivi de l’accord de paix, tenue du 23 au 24 août à Bangui, qui a réuni autour d’une même table, des représentants du gouvernement, plusieurs grands chefs de groupes rebelles armés, dont Mahamat Al-Khatim ainsi que des représentants de l’ONU et de l’Union Africaine.
Un point de discorde continue encore d’opposer le gouvernement aux mouvements armés. Si les autorités de Bangui estiment que les combattants rebelles doivent d’abord participer au programme de désarmement et démobilisation (DDRR) avant d’intégrer les USMS, les dirigeants des groupes armés exigent plutôt que leurs militants soient cantonnés après leur désarmement, en attendant leur intégration aux unités mixtes.
Pour la Mission de l’ONU en Centrafrique (Minusca), le DDRR se heurte à la mauvaise volonté présumée de certains groupes armés. Elle a prévenu que « des sanctions seront strictement appliquées à tous ceux qui violeront les dispositions de l’accord» de paix, alors que jusqu’ici elle privilégiait une stratégie de dialogue avec ces mouvements.
Lundi 26 août, le gouvernement et les partenaires pour la préservation de l’accord de paix et la réconciliation ont annoncé un mandat d’arrêt à l’encontre du chef de guerre de FDPC, Abdoulaye Miskine. Ce dernier a été inculpé de plusieurs crimes mettant en danger la continuité des efforts accomplis en relation avec l’accord de paix dans le pays, selon Bangui.
Un mandat d’arrêt sera bientôt lancé contre Abdoulaye Miskine, a indiqué le représentant de la Commission de l’Union Africaine en Centrafrique.