La Chine a réclamé lundi au gouvernement Malgache, un dédommagement de son usine « SUCOMA» à Morondava (ouest de Madagascar), qui a été saccagée dans la foulée de violents heurts ayant opposé mercredi dernier, les ouvriers revendiquant une hausse salariale aux forces de l’ordre.
En plus d’avoir enflammé les rapports entre les dirigeants et les employés de SUCOMA, les derniers évènements qui se sont déroulés à l’usine sucrière risquent de perturber les relations diplomatiques entre la Chine et Madagascar. L’ambassade de Chine à Antananarivo se déclare, en effet, choquée par dans cette affaire.
Pour rappel, le 10 décembre dernier, des affrontements entre gendarmes et des employés de la sucrerie chinoise, qui ont organisé une marche de protestation sur la caserne de la gendarmerie à la suite de l’arrestation de deux de leurs leaders, ont fait deux morts et neuf blessés et occasionné d’importants dégâts matériels dans l’usine chinoise.
Un gardien et un militaire ont été tués le lendemain, à l’arme blanche dans la sucrerie et deux gendarmes en moto ont été renversés par un camion pendant une intervention le vendredi 12 décembre, portant le bilan à six morts, selon les autorités locales.
L’ambassade de Chine a qualifié les revendications des salariés malgaches de « demandes irrationnelles et non légitimes concernant leurs conditions de travail ».
Dans un communiqué diffusé lundi, la mission diplomatique précise que « la société chinoise a toujours respecté les lois et règlements malgaches dans sa gestion, comme elle a créé beaucoup d’emplois à Morondava ».
Elle espère donc « que le gouvernement malgache fera tout le nécessaire, afin de bien traiter l’affaire, d’éliminer les influences négatives sur l’image internationale du pays et son environnement d’investissement ».
Le calme semble être revenu ce lundi en fin de journée à Morondava, une ville de 40.000 habitants située à l’Ouest de Madagascar. L’usine emploie 2.000 personnes (700 en basse saison), dont une vingtaine de cadres chinois victimes de saccages et de pillages.