Les autorités tanzaniennes ont annoncé le rapatriement vers leur pays d’origine, à partir du 1er octobre, tous les réfugiés burundais présents sur son sol, estimant que la situation au Burundi voisin permet désormais leur retour.
« En accord avec le gouvernement burundais et en collaboration avec le Haut-Commissariat pour les réfugiés, nous allons entamer le rapatriement de tous les réfugiés burundais le 1er octobre », a indiqué le ministre tanzanien de l’Intérieur, Kangi Lugola.
« En vertu de cet accord, ce sont 2.000 réfugiés qui seront rapatriés chaque semaine, jusqu‘à ce qu’il n’y ait plus de réfugié burundais en Tanzanie », a affirmé le ministre.
Selon lui, la Tanzanie abrite actuellement autour de 200.000 réfugiés burundais vivant dans des camps, dans la région de Kigoma (nord-ouest).
Le ministre Lugola et son homologue burundais, Pascal Barandagiye, se sont déplacés dimanche dans l’un des camps de réfugiés pour annoncer cette décision aux principaux concernés.
La Tanzanie, le Burundi et le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) avaient conclu en 2017 un accord sur le rapatriement des réfugiés burundais ayant exprimé leur volonté de rentrer dans leur pays.
Au total, en date de mai 2019, 69.508 personnes sont rentrées volontairement au Burundi dans le cadre de cet accord, selon le HCR.
La Tanzanie et le Burundi avaient toutefois à l‘époque reconnu que certains réfugiés avaient “des raisons fondées” de vouloir rester en exil et le droit “de continuer de bénéficier d’une protection internationale”, nombre d’entre eux ayant manifesté leur crainte d’un rapatriement forcé.
Plus de 400.000 personnes ont fui le Burundi entre avril 2015 et mai 2017, selon les estimations de la Cour pénale internationale, suite à la Burundi crise suscitée par l’annonce en Avril 2015 de la candidature à un troisième mandat du président Nkurunziza. Il avait été réélu en juillet de la même année.
Les violences et la répression qui ont accompagné la crise auraient fait au moins 1.200 morts.