La demande d’examen médical du président gabonais, Ali Bongo Ondimba, dix mois après son AVC, ne sera plus traitée par la Cour d’appel qui s’est dessaisie lundi de l’affaire.
Le nouveau Président de la Cour d’appel a plutôt souhaité que le dossier soit traité par la Cour de cassation. Une mesure qui va à l’encontre de la décision de l’ancienne présidente, Paulette Ayo Mba, qui avait autorisé le procès et avait, de ce fait, été suspendue pour une période de deux mois.
« Tout s’est passé comme l’avaient annoncé les avocats d’Ali Bongo : la Cour d’appel de Libreville s’est déjugée et nous a affirmé devoir surseoir la procédure ‘jusqu’à droit connu par la Cour de cassation’ », a regretté, dans un communiqué, le collectif Appel à Agir qui est à l’origine de la requête judiciaire contre Bongo.
« Nous sommes indiscutablement en face d’une manifestation de l’instrumentalisation de la justice et de l’immixtion de l’exécutif dans les procédures judiciaires », poursuit le texte, ajoutant que « cela pose évidemment la question de l’Etat de non-droit et de l’insécurité juridique dans laquelle le Gabon sombre chaque jour ».
Le collectif Appel à Agir, qui est composé de 10 dix opposants, estime également que la décision de la justice « atteste aussi de ce que la partie adverse est, elle-même, convaincue qu’Ali Bongo n’est plus en capacité de diriger le Gabon ».
Cependant, cette décision est considérée comme une victoire par les avocats du président gabonais qui avaient introduit un pourvoi en cassation avant que l’ancienne présidente de la Cour d’appel ne soit suspendue de ses fonctions.
Au départ, un tribunal de première instance avait jugé la demande de l’opposition irrecevable, au motif que seule la Cour constitutionnelle saisie par le gouvernement ou les deux chambres du Parlement peuvent constater l’empêchement du président à gouverner.
Bongo serait actuellement « en séjour privé dans sa résidence londonienne où il a pris quelques jours de congé en famille », profitant de l’occasion pour effectuer « des examens médicaux de routine » et poursuivre « normalement sa rééducation », a déclaré la Présidence de la République qui a démenti un article de Bloomberg évoquant une « prétendue hospitalisation d’Ali Bongo à la suite d’une nouvelle complications ».