Le ministre nigérian des affaires étrangères, Geoffrey Onyeama, a convoqué, mardi 3 septembre, l’ambassadeur sud-africain à Abuja, pour lui signifier les « mesures décisives » que le gouvernement nigérian voudrait prendre suite aux attaques xénophobes subies par ses ressortissants à Johannesburg, en Afrique du Sud.
Pour ce gouvernement qui n’a pas encore communiqué sur ces dites mesures, « les attaques perpétuelles contre les ressortissants nigérians et leurs intérêts économiques en Afrique du Sud sont inacceptables ».
Le chef de l’Etat nigérian, Muhammadu Buhari, s’est dit « très inquiet » de ces violences et a annoncé l’arrivée d’un « envoyé spécial » en Afrique du Sud « au plus tard jeudi ».
« Le président Muhammadu Buhari a pris connaissance avec une grande inquiétude des nouvelles attaques sur les citoyens nigérians et leurs biens en Afrique du Sud depuis le 29 août », indique un communiqué de la Présidence nigériane qui précise que le « président a également demandé à un envoyé spécial de rencontrer le président Cyril Ramaphosa pour lui faire part de ses inquiétudes et discuter de la situation ».
De leur côté, de nombreuses personnalités nigérianes ont appelé au « boycott total » des produits et services des entreprises sud-africaines.
Depuis dimanche, les villes de Johannesburg et Pretoria sont en proie à d’importantes violences dirigées vers les étrangers. Cinq personnes ont été tuées, selon le bilan communiqué mardi par la police. « Le plus grand nombre » des victimes sont des Sud-Africains, a précisé le ministre sud-africain de la police, Bheki Cele. Des magasins ont été également vandalisées. Près de 190 personnes ont été arrêtées.
Le président Cyril Ramaphosa a « condamné dans les termes les plus forts » ces violences. « Les attaques visant des commerçants étrangers sont totalement inacceptables », a-t-il martelé dans une vidéo postée sur Twitter.
Il a insisté sur le fait qu’il n’y a « aucune justification pour qu’un Sud-Africain s’en prenne à des gens d’autres pays », tout en appelant à la fin des hostilités. Ramaphosa a, par ailleurs, convoqué une réunion ministérielle d’urgence.
L’Afrique du Sud fait régulièrement face à des attaques xénophobes, nourries, de l’avis de plusieurs observateurs, par le fort taux de chômage et la pauvreté dans le pays.