Human Rights Watch (HRW) est monté au créneau, ce lundi 9 septembre, pour dénoncer les autorités algériennes qui auraient durci la répression contre le mouvement de contestation né en février dernier, et condamner les arrestations.
« Les autorités algériennes ont emprisonné des dizaines de personnes au cours des 6 mois qui ont suivi le début de la vague de manifestations ayant forcé le président Abdelaziz Bouteflika à la démission », a fait part l’ONG américaine dans son communiqué.
HRW énumère quelques cas précis d’atteinte aux libertés dans le pays. « Les autorités ont arrêté des gens qui ne faisaient que brandir un drapeau ou une pancarte. Elles ont emprisonné un ancien combattant de la Guerre d’indépendance parce qu’il avait critiqué l’armée, empêché des réunions de partis politiques et d’associations, et bloqué un site d’informations de premier plan », souligne le rapport.
La directrice adjointe de la division Moyen-Orient et Afrique du Nord à HRW, Lama Fakih, regrette que les autorités « serrent désormais la vis », alors qu’initialement, elles avaient « toléré les manifestations rassemblant des millions de personnes réclamant des réformes politiques ».
Cette responsable estime que la répression par les autorités n’arrêtera pas l’élan des manifestants. « Tandis que les autorités violent les droits et intensifient la répression, les manifestants se préparent à des marches plus grosses encore en septembre », a-t-elle indiqué.
Pour elle, « les autorités doivent faire marche arrière et octroyer au peuple algérien les libertés d’expression et de réunion auxquelles il a droit ».
Soulignons qu’en août dernier, un membre de HRW, Ahmed Benchemsi, avait été arrêté en marge d’une manifestation contre le régime, et détenu une dizaine d’heures. Il avait été privé de son passeport durant 10 jours, avant d’être expulsé du territoire.
Directeur de la communication et du plaidoyer pour la région Moyen-Orient et Afrique du Nord de HRW, Benchemsi, citoyen marocain et américain, « était à Alger pour faire simplement son travail en observant la situation des droits humains », avait alors expliqué le directeur de l’ONG, Kenneth Roth.
« Son arrestation arbitraire et le traitement abusif qu’il a subi envoient le message que les autorités ne veulent pas que le monde soit au courant des manifestations de masse pour plus de démocratie en Algérie », avait-t-il commenté.