Le président camerounais, Paul Biya, a appelé à un « grand dialogue national » qui aura pour objectif de mettre un terme au conflit meurtrier entre groupes séparatistes de la minorité anglophone et forces de sécurité dans les régions administratives du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du pays.
« J’ai décidé de convoquer, dès la fin du mois en cours, un grand dialogue national qui nous permettra […] d’examiner les voies et moyens de répondre aux aspirations profondes des populations du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, mais aussi de toutes les autres composantes de notre nation », a-t-il annoncé dans un discours à la Nation, ce mardi 10 septembre.
Les combats et les exactions en lien avec la crise anglophone ont fait plus de 2.000 morts depuis début 2017, d’après les chiffres avancés par Human Rights Watch.
Le dialogue sera présidé par le premier ministre Joseph Dion Nguté et rassemblera les différentes composantes sociales, y compris des représentants des forces de défense et de sécurité ainsi que ceux des groupes armés, a assuré le chef de l’Etat.
Le chef du gouvernement mènera en amont de « larges consultations », et des « délégations se rendront « dans les prochains jours à la rencontre de la diaspora », a aussi fait savoir Biya qui est au pouvoir depuis près de 37 ans.
Dans son discours, le président a réitéré sa disposition à offrir le « pardon » aux séparatistes armés qui « déposent volontairement les armes », mais a tenu un ton ferme envers ceux qui n’obtempéreront pas. Ils subiront « toute la rigueur de la loi » et feront « face aux forces de sécurité et de défense », a-t-il précisé.
Cette annonce sur la convocation d’un grand dialogue intervient trois semaines après que le leader séparatiste Julius Ayuk Tabe et neuf de ses partisans ont été condamnés à la prison à vie le 20 août passé.
Alors que les séparatistes réclament la libération de ces prisonniers, certains observateurs se demandent si les conditions sont bien réunies pour tenir le dialogue voulu par le président.