Au moins quatre personnes ont été interpellées mercredi à Dakar au moment où elles manifestaient contre l’interdiction du port du voile décrétée par une école catholique.
Le père d’une élève et quatre militants de l’association « Nittudëgg » (Des hommes véridiques, en wolof), qui milite pour la « restauration des valeurs », a indiqué le militant Guy Marius Sagna, figure de proue de l’organisation « Frapp-France Dégage » (Front pour une révolution anti-impérialiste populaire et panafricaine), à laquelle Nittudëgg est affiliée.
Entrée en vigueur début septembre, le nouveau règlement de cette école fréquentée par les enfants de familles aisées, stipule que la « tenue autorisée » se composera dorénavant « de l’uniforme habituel, avec une tête découverte, aussi bien pour les filles que les garçons ».
Tout en affirmant que l’école, continue à accueillir des « personnes de toutes origines, cultures et croyances, sans exclusion », le texte demande « à tous les élèves, lorsqu’ils rentrent dans l’établissement, de respecter l’identité de l’école, en partie définie par la tenue ».
Ce règlement est « conforme à ce qui a toujours été observé » dans les 57 pays où la congrégation a des établissements, notamment en Afrique de l’Ouest, selon le texte.
Situé à deux pas de la cathédrale de Dakar, dans le quartier historique de la capitale sénégalaise, l’école, l’une des plus réputées du pays, est fréquentée par des familles aisées.
Depuis le 4 septembre, une dizaine d’élèves portant le voile, sur quelque 1.700 inscrits, n’ont pas été autorisées à suivre les cours par la direction de l’école, fondée en 1939 par la Congrégation des Sœurs de Saint-Joseph de Cluny, basée en France.
La mesure a provoqué une vive polémique au Sénégal, république officiellement « laïque » – mais dont plus de 90% de la population est musulmane – réputée par sa tolérance religieuse.