Le chef de l’Etat camerounais a tenu un discours à la nation, lundi 9 septembre, dans lequel il a convoqué, pour fin septembre, un « grand dialogue national » pour mettre un terme à la crise anglophone.
Certaines formations politiques se disent favorables à cette initiative présidentielle. Le cas du Social Democratic Front (SDF), du Parti national pour la réconciliation national (PCRN), du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC).
Mais une partie de la classe politique ne semble pas convaincue par les motivations du président. A commencer par des leaders sécessionnistes anglophones qui ont d’emblée rejeté le dialogue. Pour Chris Anu, SG du mouvement sécessionniste, Biya n’a pas pris en compte les aspirations des populations anglophones.
Dans un communiqué, une responsable du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC), Tiriane Noah, a déclaré que « le message de Paul Biya donne à penser que, sur certaines questions, pourtant cruciales, le dialogue est conclu avant d’avoir commencé ».
Le Cameroon People’s Party (CPP) a, pour sa part, jugé que « la seule solution pour le Cameroun est une transition politique ». « Le contenu du discours de M. Biya est inexact, trompeur et carrément insultant pour les Camerounais », a-t-il entamé son communiqué publié ce jeudi.
Le président « a refusé de reconnaître un problème anglophone qui a ses racines dans l’histoire (…) de notre pays. De nos 59 années d’indépendance, 37 ont été sous la direction de M. Biya. Sa gouvernance est donc directement responsable de la crise » présente, lit-on dans le document.
Le parti a reproché au chef de l’Etat de ne pas avoir reconnu « ses erreurs », présenté ses excuses pour les violations des droits humains commis contre la population anglophone ces trois dernières années.
Il a aussi dénoncé le fait que ce dialogue soit « présidé, non pas par une partie neutre, mais par son Premier Ministre (…) considéré par la population comme responsable de la crise violente dans laquelle elle se trouve ».
Le CPP estime qu’un « vrai dialogue national doit permettre de couvrir une variété de sujets fondamentaux » pour le pays, dont, entre autres, redéfinir la forme de l’Etat, la relation entre le citoyen et l’Etat, les systèmes et institutions clés.