Après plusieurs jours de négociations avec le ministère de l’Éducation, l’institution catholique Sainte-Jeanne-d ‘Arc de Dakar a décidé de réintégrer dans ses classes une vingtaine de filles voilées qui en avaient été écartées, sans toutes fois modifié le règlement intérieur de l’école interdisant le port du voile.
Entrée en vigueur début septembre, le nouveau règlement de cette école fréquentée par les enfants de familles aisées, stipule que la « tenue autorisée » se composera dorénavant « de l’uniforme habituel, avec une tête découverte, aussi bien pour les filles que les garçons ».
La décision de l’école avait notamment provoqué une levée de boucliers des religieux et d’une partie de la société civile. Quatre personnes ont ainsi été brièvement arrêtées mercredi lors d’un rassemblement devant l’école.
Finalement, les autorités ont obtenu de l’institution privée catholique qu’elle réintègre dans ses salles de classe les 22 filles qui en avaient été écartées à la rentrée du 4 septembre dernier, pour cette année scolaire.
« Il était important de trouver une solution rapidement, à la fois pour l’intérêt des enfants et la stabilité du pays », a déclaré assure Mohammed Moustapha Diagne à la communication du ministère de l’éducation nationale.
« L’État a pris ses responsabilités », s’est félicité pour sa part Moustapha Ndoye, l’avocat des parents des filles voilées.
Cependant, « les élèves porteront l’uniforme assorti d’un foulard, de dimensions convenables, fourni par l’établissement et qui n’obstrue pas la tenue » a fait savoir le ministère dans la nuit de mercredi à jeudi, au sorti d’une longue réunion avec la direction.
Situé à deux pas de la cathédrale de Dakar, dans le quartier historique de la capitale sénégalaise, l’école créée en 1939 et placée sous la tutelle de la congrégation des sœurs de Saint Joseph de Cluny, l’une des plus réputées du pays, est fréquentée par des familles aisées.
Le Sénégal est une république officiellement « laïque » – mais dont plus de 90% de la population est musulmane – réputée par sa tolérance religieuse.