Une marche, organisée par une vingtaine d’organisations syndicales et de la société civile burkinabè ce lundi 16 septembre à Ouagadougou, a été dispersée par les Forces de sécurité qui ont fait usage du gaz lacrymogène.
Les quelques 2.000 personnes qui s’étaient réunies à la Bourse du travail n’ont eu droit qu’à un bref meeting. Leur détermination à défiler dans le centre-ville a été étouffée.
Le gouvernement a assuré que les organisateurs n’avaient pas déposé de demande d’autorisation de la marche dans les délais requis. Mais pour les responsables syndicaux, tous les textes légaux ont été respectés et il n’y avait aucune raison d’interdire la manifestation.
Les manifestants qui voulaient marcher pour dénoncer les crimes économiques, ainsi que la mauvaise gestion de la situation sécuritaire, et exiger le départ des forces armées étrangères du leur pays, s’en sont pris finalement aux forces de sécurité.
Certains ont manifesté leur déception devant les agissements des policiers, estimant que la marche est aussi pour défendre leur cause, puisqu’elle réclame au gouvernement des moyens conséquents pour la lutte contre le terrorisme.
« Je ne peux pas comprendre que les forces de l’ordre viennent nous bombarder. Je pensais qu’ils allaient se rallier à la lutte », a affirmé un des manifestants.
« Ceux-là mêmes qui nous ont réprimé doivent savoir que notre lutte, c’est également pour eux. Parce que les forces de l’ordre manquent de matériel pour contrer les attaques jihadistes », a fait part Seni Kouanda, président de l’association burkinabè d’assistance et de secours populaire.
« Ils ont des moyens pour réprimer le peuple, mais pas pour lutter contre les jihadistes », a ironisé un syndicaliste, Seyni Kouanda.
Les organisateurs de la marche ont prévenu qu’ils ne se laisseront pas intimider et poursuivront leur combat.