La Cour constitutionnelle d’Afrique du Sud a interdit mercredi aux parents le recours à la fessée ou aux châtiments corporels «raisonnables» infligés à leurs enfants dans l’intimité de leur foyer, estimant que ces pratiques violaient leurs droits.
«La vulnérabilité des enfants, leurs droits à la dignité et à la protection de leurs intérêts, comme l’existence de moyens moins restrictifs pour assurer la discipline, rendent les châtiments modérés et raisonnables inconstitutionnels», ont tranché à l’unanimité les neuf juges de la Cour constitutionnelle.
Dans son arrêt, la plus haute juridiction du pays a confirmé un jugement rendu en 2017 par un tribunal qui avait condamné un père de famille pour avoir frappé son fils de 13 ans surpris en train de regarder un film pornographique.
Une association avait alors fait appel en arguant que les parents avaient le droit d‘élever leurs enfants selon leurs convictions religieuses et d’user de punitions «modérées et raisonnables».
En outre, le président sud-africain Cyril Ramaphosa a annoncé mercredi un plan d’urgence contre la recrudescence dans son pays des violences faites aux femmes, qui inclut un renforcement de l’arsenal répressif contre les auteurs de ces actes.
L’Afrique du Sud est le théâtre depuis plusieurs semaines d’une vague de manifestations de protestation après une série de féminicides ayant défrayé la chronique.
La ministre des Femmes, Maite Nkoana-Mashabane a révélé que plus de 30 femmes avaient été tuées par leur conjoint pendant le seul mois d’août et la police a recensé une moyenne quotidienne de 110 viols l’an dernier.
Ramaphosa a indiqué que son gouvernement allait débloquer une enveloppe budgétaire exceptionnelle de 1,1 milliard de rands (68 millions d’euros) sur six mois pour la mise en œuvre de son plan.
Il a annoncé en outre la création d’un fonds ouvert aux entreprises privées pour financer des actions de prévention et d’éducation contre les violences faites aux femmes.